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dimanche 3 mai 2015

Marine Le Pen : "Jean-Marie Le Pen ne doit plus pouvoir s'exprimer au nom du Front National, ses propos sont contraires à la ligne fixée" ‪(‎Le Grand RDV‬). Bon, tout le monde a compris. Mais non, en fait. C'est le plus terrible.



Marine Le Pen ne demande qu'à se soumettre à un lobby qui passe son temps  à la rabrouer pour qu'elle se soumettre davantage encore à ses diktats. Plus elle se soumet, plus elle est humiliée, et plus elle est sommée de reculer. Quand elle a bien reculé, elle reçoit une friandise de Roger Cukierman. Elle en est rose de contentement, mais la bienveillance ne dure jamais bien longtemps. Il lui faut toujours aller plus loin, plus bas. Prendre le pli. Le recul doit devenir un réflexe, une seconde nature. 
Baisser les armes sur la Shoah est un repli crucial, qui n'est qu'un indicateur du début de la rétrogression. Il va lui falloir battre en retrait sur chacun des points du programme qui déplaisent au lobby et faire de la surenchère sur les thèmes qu'il agrée. Maintenant qu'elle s'y est engagée, n'hésitant pas à tuer le fondateur de son parti, celui qui a fait d'elle ce qu'elle est, elle va devoir suivre le chemin qu'on a tracé pour elle et s'aligner au maximum sur les exigences sionistes. Goldnadel veille au grain ; Aliot est au four et Collard au moulin. Au grand bal des traîtres, Philippot joue de la flûte. 
Certains naïfs ou cyniques, qui se satisfont de la situation, diront que ces cruelles affaires démontrent aux Français la surpuissance éhontée du lobby. C'est vrai. À ceci près que les Français la connaissent déjà. Ils en sont informés parce qu'ils la bouclent prudemment pour continuer de vivre sans être persécutés. Ou ils ne veulent pas savoir, ce qui revient au même. Le véritable objectif du lobby est de normaliser le FN plus vite que sa présidente le voudrait, car elle a le temps, les élections étant lointaines, et elle doit aussi paraître résister au système afin de conserver un électorat protestataire. 
Le pire de tout c'est qu'elle devra finir par tuer tout à fait le Le Pen qui est en elle. Car ce qui dérange, au fond, ceux qui la poussent dans les cordes, c'est qu'elle reste la fille de son père, même mort. Trop de sang Le Pen coule dans ses veines. La presse féale moque son physique, ses tics de langage qui rappellent le Vieux. Comment effacer ce péché originel ? Faire téchouva pour son géniteur risque de l'entraîner beaucoup plus loin qu'elle l'avait prévu. Ceux qui soutiennent encore sa prétendue stratégie de dédiabolisation ne se doutent pas qu'ils seront les prochains sur la liste. Tous ces reniements pour finir par perdre en 2017 ?
On m'écrit souvent : "Mais Blanrue, qu'est-ce qu'il faut faire, c'est le bordel général !" Si j'avais trouvé la formule, je vous la communiquerais. En attendant, ma réponse est invariable : ne vous attardez pas sur les aléas du calendrier électoral, qui n'est que l'exigence suprême de ceux qui vont à la gamelle ; prenez de la distance, réfléchissez à la situation sans vous demander si vos idées plaisent à tel ou tel prédicateur ; dites ce que vous pensez, tout ce que vous pensez, hurlez votre vérité en homme ou en femme libre sans vous préoccuper de la ligne politique de quelque mouvement que ce soit. Hâtez-vous de vous bâtir un royaume intérieur, un socle inébranlable qui vous permettra de résister au système mieux qu'un parti politique le fera jamais. 
Et appliquez la devise de Julius Evola : "Fais en sorte que ce sur quoi tu n'as pas prise, ne puisse avoir de prise sur toi.”

Paul-Éric Blanrue